Bénéwendé Sankara

Bénéwendé Sankara

Dispersion de la marche du 29 juin : « Le Premier ministère et les forces de l’ordre sont responsables » selon le CFOP

Au lendemain de leur marche du 29 juin 2013, les responsables de l’opposition politique Burkinabè se sont retrouvés ce dimanche au siège du Chef de file de l’Opposition politique (CFOP), à Ouagadougou, pour tirer les premiers enseignements. Cette marche ‘’mouvementée’’, dispersée à l’arrivée à coups de gaz lacrymogènes a fait une vingtaine de blessés, selon le premier bilan qu’ils ont tiré.

Dispersion de la marche du 29 juin : « Le Premier ministère et les forces de l’ordre sont responsables » selon le CFOP

Au présidium, Zéphirin Diabré, Chef de File de l’Opposition Politique et président de l’Union pour le Progrès et le Changement (UPC), avait avec ses côtés son prédécesseur, Me Bénéwendé Stanislas Sankara, président de l’Union pour la Renaissance/Mouvement sankariste (UNIR/PS) et Arba Diallo du PDS/METBA.

« Pour l’opposition politique, le Premier ministère et les forces de l’ordre sont seuls responsables de ce qui s’est passé », a indiqué Zéphirin Diabré dans sa déclaration liminaire.

‘’L’opposition politique condamne avec la plus grande énergie, cette répression barbare contre les manifestants qui, tout au long de la marche, ont montré leur sens de la discipline », a-t-il martelé.

Le fil des événements selon le CFOP

Et Diabré de retracer le fil des événements de la veille : « Lorsque le cortège était à la hauteur de la BICIAB, le Directeur de cabinet du CFOP est entré en contact téléphonique avec le Directeur de cabinet du Premier ministère afin qu’il prenne les dispositions idoines pour la réception du message. L’intéressé a répondu qu’il connaissait déjà notre position.

Notre surprise fut immense lorsque, arrivés sur la place, nous nous sommes retrouvés uniquement face aux éléments de la police. Le représentant du Premier ministère n’était pas là.

C’est alors que le responsable des forces de l’ordre s’est approché de la barrière, pour proposer au Chef de file de l’Opposition, de le laisser franchir seul cette barrière, afin d’aller remettre la lettre destinée au Président du Faso, en donnant des instructions dans ce sens aux CRS qui se trouvaient devant le Chef de file.

Le Chef de file de l’opposition lui fit observer qu’il ne pouvait pas franchir tout seul la barrière car, s’il le faisait, son sentiment était que la foule allait le suivre avec les incertitudes que cela comportait. Il a jouté que l’opposition s’attendait à trouver sur place un émissaire du Premier ministère. Ce à quoi le responsable des CRS rétorqua que l’intéressé était pourtant là il y a quelques minutes mais qu’il ne savait pas où il se trouvait et que de toutes façons il allait envoyer le chercher. (…)

C’est au moment où ces conciliabules avaient lieu que, sur le flanc gauche de la marche, sous la forte pression exercée sur le cortège par ceux qui étaient à l’arrière, une barrière métallique a cédé, et certains manifestants se sont retrouvés au-delà de la zone rouge.

Comme s’ils n’attendaient que cela, les forces de l’ordre ont immédiatement et violemment chargé la foule. Le dispositif mis en place par le gouvernement était conçu pour une répression féroce contre les manifestants ».

Rôle d’éléments infiltrés

Si le Premier ministère et les forces de l’ordre sont, selon l’opposition politique, responsables de ce qui est arrivé, les responsables de cette opposition n’excluent pas le rôle qu’ont pu jouer des éléments infiltrés dans les troubles, notamment au niveau du passage en force de la barrière.

Selon Diabré, ces éléments ont été bien identifiés dans le cortège avant l’arrivée au Rond-point et que c’est par souci de ne pas les livrer à la vindicte populaire qu’ils ont été, sous ses instructions, ignorés par ceux chargés de la sécurité du cortège. Mais, le CFOP donne ce conseil à ces éléments infiltrés : « Si on leur donne de l’argent pour venir saper les manifestations de l’opposition, ils peuvent en prendre puisque c’est l’argent du peuple. Mais qu’ils s’abstiennent de venir sur les lieux de manifestations parce que ce n’est pas tous les jours qu’on pourra les protéger ».

« Restez mobilisés et à l’écoute ! »

Pour la suite du mouvement de protestation de l’opposition contre le Sénat et la politique du gouvernement, les responsables du CFOP demandent aux militants de rester à l’écoute, rien n’étant encore arrêté comme mot d’ordre.

« L’opposition politique félicite les militantes et militants de l’opposition pour leur courage, leur détermination et leur sens élevé de la responsabilité. Elle les invite à rester mobilisés et à l’écoute des mots d’ordre de la direction politique ».

L’heure, à entendre Zéphirin Diabré, est à l’attente des réponses des préoccupations formulées dans la lettre adressée au Président du Faso via les médias.

S’agissant des blessés de la marche réprimée, leur nombre est estimé pour l’instant à une vingtaine dont des fractures. Certains blessés ont déjà reçu, à en croire Diabré, les visites des représentants du CFOP.

Grégoire B. BAZIE
Ph. Bonaventure PARE
Lefaso.net


01/07/2013
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DECLARATION LIMINAIRE DES GROUPES PARLEMENTAIRES ADJ ET UPC A L’OCCASION DU VOTE DU PROJET DE LOI ORGANIQUE PORTANT ORGANISATION ET FONCTIONNEMENT DU PARLEMENT

Monsieur le Chef de file de l’Opposition politique,

Mesdames et Messieurs les chefs des partis et formations politiques,

Démocrates et Patriotes de notre pays,

Mesdames et Messieurs les Journalistes,

Camarades Militantes et Militants de l’Opposition,

Il y a à peu près trois  semaines, les députés de l’Opposition à travers les Groupes parlementaires ADJ (Alternance-Démocratie et Justice) et UPC (Union pour le Progrès et le Changement) ont appelé depuis Kombissiri leurs militants, sympathisants, jeunes, femmes, élèves, étudiants, syndicats, société civile ainsi que tous les patriotes et démocrates de notre pays, à se mobiliser pour dire non à la mise en place d’un Sénat au Burkina Faso.

Cet appel a été réitéré par l’ensemble des partis et formations  politiques de l’opposition à travers l’Institution Chef de file de l’Opposition Politique au Burkina Faso (CFOP-BF) lors d’une conférence de presse qui a eu lieu dans cette même salle le jeudi 16 mai dernier.

Aujourd’hui encore, nous sommes là pour la même cause avec la même détermination et avec le même objectif à savoir, empêcher Blaise COMPAORE, son Gouvernement et sa majorité de mettre en place au forceps un Sénat au Burkina Faso dans un contexte de paupérisation continue de nos concitoyens.

Patriotes et démocrates du Burkina Faso,

Mesdames et Messieurs les Journalistes,

Camarades Militants et sympathisants,

Si les Groupes parlementaires de l’Opposition à travers leurs députés, ont souhaité vous rencontrer ce soir, c’est pour non seulement  expliquer davantage notre position à nos militants et sympathisants et à vous aussi journalistes, mais aussi, prendre à témoins l’opinion nationale et internationale afin de situer les responsabilités de chacun dans l’écriture des pages de l’histoire de notre pays.

D’ores et déjà, nous tenons à vous informer que les deux Groupes parlementaires (ADJ et UPC) ont boycotté la plénière qui se déroule en ce moment même à l’Assemblée  nationale et ce, après avoir lu nos déclarations respectives d’explication du sens de notre action de cet après midi. Pour nous, il n’est pas question de prendre part à de telles manœuvres. Manœuvres orchestrées depuis la création du CCRP (Conseil Consultatif pour les Reformes Politiques), sa composition, ses conclusions et dont le seul et unique but est la modification à terme de l’article 37 de notre Constitution pour permettre à Blaise COMPAORE et son clan de régner à vie sur notre pays, malgré l’usure de son pouvoir, de ses idées et de ses hommes.

Mesdames et Messieurs les Journalistes,

Patriotes et Démocrates Burkinabé,

Camarades Militants et sympathisants de l’Opposition,

L’Acte de boycott de la plénière de ce soir par les députés de l’opposition que nous sommes  est la suite logique de l’engagement que nous avions pris a Kombissiri le 02 mai dernier et endossé par l’ensemble des partis et formations politiques de l’opposition dans cette même salle lors d’une Assemblée générale. L’Acte de ce soir ne marque pas non plus la fin de nos actions. Il ne s’agit que d’un début car la lutte va continuer avec la même détermination et ce avec l’ensemble des patriotes et démocrates de notre pays, jusqu’à ce que le Gouvernement retire cette loi de notre ordonnancement juridique. Est-il nécessaire de rappeler les raisons pour lesquelles l’opposition refuse la mise en place de ce Sénat? Nous pourrions revenir sur ces raisons  dans la phase des questions si vous le désirez.

La lutte que nous venons d’engager avec l’ensemble des patriotes et démocrates de notre pays est un devoir citoyen pour faire du Burkina Faso, un pays réellement démocratique et dans lequel la voix de chaque citoyen doit compter. Ce devoir nécessite de la part de tous, courage, détermination et sacrifices et aucun burkinabè où qu’il soit et quel que soit son âge ne doit se mettre en marge de cette lutte historique pour la défense des intérêts de notre peuple. La lutte va continuer et elle doit continuer!

Patriotes et Démocrates du Burkina Faso,

Mesdames et Messieurs les Journalistes,

Camarades Militants et Sympathisants,

Voici en substance ce que nous avions à vous dire en guise d’introduction à nos échanges. Tout en réitérant notre déclaration dénommée « Appel de Kombissiri » l’Opposition politique demande à ses militants et sympathisants  et à tous les burkinabè qui adhèrent à la cause que nous défendons à se joindre à nous, à se tenir prêt et à rester à l’écoute pour les mots d’ordre à venir.

Nous vous remercions !

 

                                                                                         Ouagadougou le 21 Mai 2012

 

Pour le Groupe parlementaire ADJ             Pour le Groupe parlementaire UPC

Le Président                                                  Le Président

 

 

 

Ibrahima KONE                                            Mihèmba Louis Armand OUALI


29/05/2013
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ARTICLE 37 ET SÉNAT : LES COMMERÇANTS DU GRAND MARCHÉ DE BOBO ONT D’AUTRES PRÉOCCUPATIONS

Le débat sur la modification probable de l’article 37 et la création du sénat fait rage dans les milieux politiques et « intellectuels » du Burkina. Qu’en est-il à la base, notamment du côté des commerçants ? C’est l’esprit qui a guidé notre passage au grand marché de Bobo-Dioulasso. Et, à la lumière des réponses des interviewés, on peut dire qu’il y a un véritable hiatus entre le milieu politique et le monde des commerçants de Bobo.

Article 37 et sénat : Les commerçants du grand marché de Bobo ont d’autres préoccupations

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Que dit l’article 37 de la constitution du Burkina Faso ou encore êtes-vous pour ou contre la création du sénat ? Ce sont là, deux questions qui ont été posées à quarante commerçants du grand marché de Bobo-Dioulasso dont 20 femmes et 20 hommes.

Des réponses on retiendra que les commerçants ont d’autres préoccupations que les politiques et autres étudiants. Puisque sur les 40 interviewés, seulement 05 personnes dont une femme ont pu donner une réponse approximative à la question « Que dit l’article 37 de la constitution du Burkina Faso ? ». Ils ont fait le lien entre cet article et la limitation du nombre de mandat présidentiel. Pour les 35 autres, l’article 37 c’est du bleu.

De l’article 37 au sénat, le désintéressement est le même. Sinon pire. Puisqu’à la question, êtes-vous pour ou contre la mise en place du sénat ?, toutes les personnes interviewées ont demandé d’abord à savoir ce que c’est que le « sénat ». Bien que le projet de loi organique portant organisation et fonctionnement du Parlement burkinabè ait été adopté par l’Assemblée Nationale quelques heures au préalable.

Blaise en question ?

Après une explication de l’article 37 et son enjeu d’ici à 2015, des commerçants ont bien voulu se prononcer sur l’éventuel départ ou non du président Compaoré à la fin de son deuxième mandat. A cet exercice, les positions sont un peu mitigées ou du moins chez les hommes. « Avec Blaise on a la paix, il est devenu sage et côté argent, il n’a plus besoin de piller le peuple », c’est des raisons avancées par des partisans de la modification de l’article 37 qui pensent qu’on doit garder Blaise Compaoré à Kossyam en attendant la « volonté de Dieu ».

« Il est temps qu’il parte, qu’il s’en aille. Même si on va le regretter, moi je préfère un autre président ». Foi de Alidou Ouédraogo, ignorant de l’article 37 mais foncièrement opposé à sa modification. Comme lui, 14 personnes sur nos 40 approchées pensent qu’il est temps que le « Blaiso » laisse le pouvoir à un autre burkinabè.

Au regard de ce mini sondage, on peut dire que les politiques, surtout ceux de l’opposition ont du boulot à faire. Les commerçants étant paradoxalement les plus actifs dans les activités politiques à Bobo-Dioulasso.

 

Sources : Ousséni Bancé

                Lefaso.net du mercredi 22 mai 2013


29/05/2013
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GREVE ANNONCEE DU SYNTSHA : L’UNIR/PS interpelle le gouvernement

Dans cette lettre ouverte adressée au Premier ministre, l’UNIR/PS interpelle le gouvernement sur la crise qui prévaut dans le secteur de la santé avec les grèves du SYNTSHA.

 

 

 

Excellence Monsieur le Premier ministre,

 

 

L’extrême gravité de la situation tendue entre les autorités gouvernementales et les syndicats au cours de ces derniers temps m’oblige à vous adresser cette lettre ouverte en tant qu’acteur politique. En effet, l’UNIR/PS suit avec beaucoup d’inquiétude l’actualité nationale sur la dégradation du climat d’ensemble dans nos structures sanitaires depuis le mouvement de grève déclenché par le Syndicat des travailleurs de la santé Humaine et animale (SYNTSHA) consécutivement au décès de Madame Traoré alors qu’elle était admise pour accouchement le 17 décembre 2012 dans le district sanitaire de Séguénéga, province du Yatenga. Selon le gouvernement, cette triste situation est imputable à l’anesthésiste Nonguézanga Kaboré quand bien même celui-ci observait une grève légalement décrétée par son syndicat. D’où son « licenciement avec poursuite judiciaire » prononcé par le conseil des ministres du 6 mars 2013 sans aucune autre forme de procès. De par ses principes fondamentaux, notre parti condamne toute forme d’impunité si les faits sont juridiquement constitués et déplore la perte effroyable de cette compatriote et de son bébé. Par contre, l’UNIR/PS ne saurait tolérer la démission du pouvoir de la 4e République face aux préoccupations existentielles de nos populations et l’injustice sciemment orchestrée qui sont en réalité les véritables sources de la lâcheté des uns et la révolte légitime des autres. En effet, dans un pays ou le pouvoir exécutif s’adonne à la confusion des rôles au point de se substituer à la justice, il lui est facile de tirer rapidement des conséquences quand et comme il veut selon les intérêts du régime afin de tenter de réaffirmer son autorité visiblement décadente. Mais, lorsqu’il s’agit par exemple d’un militaire du Régiment de sécurité présidentielle qui abat à bout portant une citoyenne, on lui assure toute la protection dont il a besoin pour ensuite confier à l’opinion la désormais célèbre formule au Burkina Faso selon laquelle la justice suit son cours.

 

Excellence Monsieur le Premier ministre,

 

Ce type de parallèles peut être malheureusement établi à souhait dans plusieurs domaines sans que le gouvernement ne bronche. A contrario, dans les cas ou la responsabilité du gouvernement est pressentie, il est courant qu’il procède à un règlement expéditif et musclé de ses inconséquences en faisant porter la culpabilité fondamentale à un bouc émissaire. Ainsi, il croit trouver des solutions aux problèmes de fond qui se posent à nos populations. Cette pratique n’est qu’en réalité de la pure duperie dont les risques sont souvent dommageables. C’est pourquoi l’UNIR/PS voudrait ici attirer l’attention du gouvernement avec insistance sur les graves dangers que court notre pays du fait de l’amoncellement des frustrations et des injustices criardes obligeant souvent les citoyens à développer une résistance contre l’autorité de l’Etat. En revanche, et au vu des grèves de dix (10) jours annoncées par le SYNTSHA pour compter du 23 avril 2013, notre inquiétude est d’autant plus grande que le gouvernement à en croire le Premier Ministre n’est pas prêt de revenir sur le licenciement de Monsieur Nonguézanga Kaboré. Pire, nous n’avons aucun indice qui nous assure que la plate-forme revendicative pour laquelle les travailleurs se battent sera examinée de manière approfondie afin d’éviter les affres d’un bras de fer prolongé.

 

Si on a encore en mémoire la gestion scabreuse de la crise de 2011 ou des militaires sont écroués sans jugement, si on se rappelle le problème des étudiants de l’université de Koudougou, le cas de l’université de Ouagadougou (une autre bombe à retardement), tout porte à croire que le SYNTSHA dont certains membres continuent de subir les coupures de salaires et autres affectations arbitraires ne se contentera pas des simples promesses du gouvernement.

 

Excellence Monsieur le Premier ministre,

 

Au besoin, nous vous rappelons également que la crise de 2011 qui vous a porté à la tête du gouvernement a vite été exacerbée par le conseil des Ministres du 23 février 2011 qui avait précipitamment conclu que le décès de l’élève Justin Zongo était « lié à la méningite » alors qu’il était mort des suites de bavures policières. Parmi les conséquences fâcheuses qui en ont suivi, il y a eu un nombre important de décès au cours des mouvements de protestation et de mutineries. Aujourd’hui encore, si rien n’est fait pour concilier les positions, la grève de 10 jours annoncée du 23 avril au 03 mai 2013 par le SYNTSHA aura des conséquences dramatiques pour nos populations déjà meurtries. Nous assisterons, hélas, à des pertes en vies humaines du fait de l’intransigeance et du manque d’humilité d’un gouvernement dont l’autorité ne sert en réalité qu’aux plus forts et à l’arrogance de certains ministres. Encore une fois, l’UNIR/PS tiendra le pouvoir de la IVe République pour responsable de toute dégradation éventuelle de la situation sanitaire d’ailleurs précarisée par cette période de canicule dont on redoute la méningite et autres maladies épidémiques. Dès lors, l’UNIR/PS invite urgemment le gouvernement à trouver avec le SYNTSHA une heureuse issue pour épargner à notre peuple une hécatombe inutile. Le dialogue social étant toujours clamé par le gouvernement, l’UNIR/PS souhaite ardemment que le gouvernement en use au maximum pour satisfaire la plateforme du SYNTSHA dont la lutte nous paraît pertinente et juste. Par ailleurs, selon l’article 26 de la Constitution, « le droit à la santé est reconnu. L’Etat œuvre à la promouvoir ». Il en est de même du droit de grève qui est garanti. Il n’appartient donc pas à notre peuple de payer le lourd tribut du fait de l’incapacité du pouvoir à garantir les droits fondamentaux du peuple. L’Etat doit s’assumer et l’UNIR/PS y veillera avec tout le peuple.

 

Excellence Monsieur le Premier ministre,

 

Avec l’espoir qu’à travers cette modeste lettre ouverte, vous auriez entendu la détresse de tout un peuple qui refuse désormais la thérapie du cancer par la pommade, je vous prie de croire, l’expression de mon engagement patriotique pour une vraie justice sociale au Burkina Faso.

 

 

Ouagadougou, le 11 avril 2013

 

 

Pour le Bureau Politique National

 

 

Maître Bénéwendé S. SANKARA

Président de l’UNIR/PS


19/04/2013
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GREVE DU SYNTSHA A GAOUA

 

La grève de 96 heures lancée par le Syndicat des travailleurs de la santé humaine et animale (SYNTSHA) se fait sentir dans les différentes formations sanitaires de Gaoua. Du centre hospitalier régional de Gaoua en passant par les différents Centres de santé et de promotion sociale (CSPS), la grève a été durement ressentie.

 

Au Centre hospitalier régional (CHR) de Gaoua, la grève est suivie. La majorité des agents étaient absents, le 3 avril, au moment de notre passage. Mais il y avait quelques agents dans certains services qui assuraient le service minimum. Selon le Directeur général (DG) de l’hôpital, Seydou Nombré, pour faire face à cette grève, des dispositions ont été prises pour que tous les services d’urgence fonctionnent. Mais les services de l’ORL et d’imagerie médicale sont restés fermés selon ses propres dires. Quant au centre médical, un calme plat y régnait lors de notre passage le 4 avril. Les services étaient fermés en dehors du dépôt pharmaceutique. Au même moment, un jeune homme y avait conduit son petit frère Ollo à la recherche de soins. « Il a des maux de ventre », a-t-il laissé entendre. « Je vais aller lui donner du parégorique », a-t-il ajouté en désespoir de cause. Selon lui, il n’est pas sûr d’avoir les soins à l’hôpital. Non loin de l’hôpital les grévistes étaient à leur piquet de grève. Dès notre arrivée au deuxième jour de la grève à ce lieu de rassemblement des grévistes, c’était Aoué Gomgnimbou, l’une des personnes pour qui la grève est faite, qui haranguait l’assistance. Il conscientisait ses camarades sur le sens du sacrifice syndical. Aoué Gomgnimbou est l’agent de santé qui a été presto affecté de Gaoua à Ouagadougou courant décembre et dont le SYNTSHA exige le retour à Gaoua. Le syndicat demande également l’annulation du licenciement de l’agent de Ouahigouya et de la poursuite pénale à son endroit. Pour Hamidou Koanda, le responsable syndical, ce sont ceux qui n’ont pas évacué la victime qui méritent d’être sanctionnés et non leur camarade qui était en grève. Quant au cas de Aoué, il a dit que son affectation était simplement liée aux activités syndicales qu’il menait à Gaoua. « Le camarade Gomgnimbou, c’est vraiment l’aîné qu’il faut dans une section. Il a mobilisé toutes les zones d’élevage du Poni », a-t-il fait savoir.

Impressions de l’agent de santé de Gaoua affecté

Selon M. Aoué à qui nous avons tendu notre micro, son affectation tient principalement à deux raisons. Il a signifié que son « enlèvement » était lié à son engagement syndical. En plus pour la simple raison qu’une de leur activité de l’antenne Social Alert a coïncidé le 17 novembre 2012 avec un meeting de l’UPC à la Place de la nation, il a eu des tracas. Le parti du lion et la structure de la société civile dans laquelle il milite avaient ce même jour, pratiquement au même moment, des activités en ce lieu. Ce qui les a amenés à patienter avec la troupe théâtrale qu’ils avaient invitée avant de mener leur activité de sensibilisation. Selon lui, l’affectation a été curieusement précédée d’un tract jeté qui l’incriminait et dans lequel on estimait qu’il était de l’UPC. Dans le même écrit anonyme, le technicien supérieur d’élevage indique qu’on fait de lui un propriétaire de 300 têtes de bœufs. Il soutient n’avoir qu’un noyau de trente bœufs et il a invité l’agent de police qui l’a contacté à propos du tract à investiguer pour vérifier s’il a 300 têtes de bœufs comme on le laisse croire. Selon lui, des agents qui ont moins de 25 ans de service comme lui ont plus que ces trente bœufs. « Après 25 ans de services passés dans cette région, je ne vois pas pourquoi on va m’enlever comme ça en pleine année scolaire. J’ai construit ici, ma femme est là et travaille. J’ai trois enfants à l’école ainsi que trois de mes neveux ; c’est moi seul qui sais là où j’ai intérêt à résider après 25 ans de services accomplis », a lancé le syndicaliste avant de poursuivre en disant qu’il pourrait comprendre une telle affectation si sa vie était en danger ou s’il avait commis des malversations dans son service. Et au responsable syndical, Hamidou Koanda, de conclure que c’est sa famille qu’on veut détruire en raison de son engagement syndical. Selon lui, si les agents se sont fortement mobilisés, c’est parce qu’on s’attaque à leurs libertés syndicales à travers les décisions prises contre les deux agents. Pour M. Koanda, le compromis trouvé entre le gouvernement et le syndicat commande d’ailleurs que leur camarade, membre du bureau de la section provinciale du SYNTSHA, ne soit pas affecté de cette façon.

Hompko Sylvestre Kambou

Source : Quotidien Le Pays du mercredi 10 avril 2013


10/04/2013
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