Bénéwendé Sankara

"Comme le dit l'adage populaire, chassez le naturel, il revient au galot. l'habitude étant une seconde nature, Blaise Compaoré et sees semblables sont vite rattrapés par la Providence qui nous livre petit à petit les secrets d'une République de djiembés et de cantines avec ses héros qui nous rappelent d'autres célébrités comme les Dalton ou Al Capane. C'est pourquoi l'affaire Guiro ne nous surprend guère, quand le Chef de l'Etat lui-même peut offrir des djembés astucieusement remplis de liasses à ses amis. ne dit-on pas que le poisson pourrit par la tête? Alors, si le système politique qu'on nous a imposé depuis près de 25 ans se voit obligé de jeter ses épaves, c'est que l'environnement ne s'adapte plus aux maux que nous dénonçons tous les jours, la bonne gouvernance étant devenue un impératif et une exigence auxquels nul ne peut se soustraire. C'est pourquoi la crise qui s'est installée depuis bientôt un an nous rappelle qu'on ne peut pas tromper tout le peuple tout le temps. En se faisant élire en 2010, Blaise Compaoré avait promis un Burkina émergent. Le constat amer cependant, c'est que le Burkina Faso a montré qu'il est dans une crise structurelle avec un recul de la croissance, démontrant ainsi que la politique de duplicité, de complaisance et de pillage systématique au détriment d'une meilleure répartition des maigres ressources et de l'aide internationale par le régime de Blaise Compaoré, nous précipite plutôt aux antipodes de l'émergence, c'est-à-dire l'immersion." Me Bénéwendé Stanislas Sankara, Président de l'UNIR/PS, Chef de file de l'opposition politique, In Le Reporter N°87 du 1er au 14 février 2012, p.16